Alma Mahler et le passé de l’Autriche
Alma Mahler représente à sa façon les grandes heures de la monarchie austro-hongroise : composant elle-même, elle était proche de la plupart de ceux qui firent la richesse culturelle de Vienne autour de 1900 (Gustav Klimt, Arnold Schönberg, Koloman Moser, Alban Berg…). Elle fut aussi l’épouse de Gustav Mahler de 1902 jusqu’à la mort prématurée de ce dernier, en 1911 (à 50 ans). Alma est aussi connue en tant que femme de l’architecte Walter Gropius, compagne du biologiste Paul Kammerer, du peintre Oskar Kokoschka et enfin de Franz Werfel, ecrivain qui fut son mari de 1929 à 1945. Avec l’arrivée des nazis en Autriche, en 1938, Alma fuit son pays pour la France. Depuis 1996, une pièce de théâtre interactive écrite par Joshua Sobol porte son prénom. La pièce, mise en scène par Paulus Manker, a été jouée plus de 400 fois, de Venise à Los Angeles, de Jérusalem à Lisbonne et bien sûr souvent à Vienne.
Actuellement, elle est à l’affiche à Wiener Neustadt, une des principales villes de Basse-Autriche. Le spectacle se déroule dans l’immense « Roigk-Halle » (30m de haut), mais le passé de ce bâtiment n’est pas mentionné lors des représentations. Ce gigantesque hangar fut pendant la Seconde Guerre mondiale l’un des cinquante camps annexe de Mauthausen. Lire la suite
Ils osent tout…
Début août, le syndicat de la police autrichienne proche du FPÖ, principal parti d’extrême droite, avait eu l’outrecuidance d‘illustrer un dossier sur la pénibilité du travail de policier par une aquarelle représentant des détenus dans la fonderie d’un camp de concentration nazi. Maintenant, ils osent critiquer les crédits alloués par le ministère de l’intérieur pour la rénovation du lieu de mémoire autour du camp de Mauthausen… en affirmant que c’est aux dépens des services qui assurent la sécurité !
Où l’on reparle des néonazis en Autriche…
Dans la nuit du 3 au 4 mars, le mur d’enceinte du plus grand camp de concentration en Autriche, le camp de Mauthausen, a de nouveau été orné d’un slogan néonazi. Le modus operandi semble le même qu’en février 2009 : même peinture et même graphie. Sur la photo ci-contre, on voit l’endroit du graffiti qui a été recouvert de peinture turquoise. Cette fois-ci, il était écrit « Turcs et Youpins, du sang empoisonné » (Türk’ und Jud’, giftig’s Blut). En février dernier, le message était plus long « ce que le Youpin était pour nos pères, c’est pour nous les couvées du musulmans, soyez prêts! 3ème Guerre mondiale, 8ème croisade. » (Was unseren Vätern der Jud, ist für uns die Moslembrut, seid auf der Hut! 3. Weltkrieg – 8. Kreuzzug). Ceci avait presque été éclipsé par l’affaire d’Ebensee, lorsque des jeunes avaient tiré avec des armes à air comprimé, sur des survivants (cf. ce billet avec le reportage fait pour France Inter)
Reportage à Ebensee
A la mémoire de Paul Marx Picard (1902-1945), grand-père de la petite cousine de ma mère, assassiné à Ebensee, et dont j’ai appris l’existence ce jour grâce à ce billet (4/6/09)
Ebensee, cela ne vous dit rien ? Oui, c’est dans le billet ci-dessous… l’une des 40 annexes du Camp de Mauthausen (ici, son histoire en français). Le 9 mai dernier, des jeunes âgés de 14 à 17 ans ont perturbé la commémoration marquant l’anniversaire de la libération de ce camp. Il ne s’agissait plus seulement de saluts hitlériens, comme c’est de plus en plus souvent le cas dans les meetings du parti libéral (FPÖ) qui fit la gloire de Jörg Haider (ici, lors d’un meeting le 26 mai à Graz). Habillés d’uniformes paramilitaires, cagoulés, les jeunes ont tiré avec des balles en caoutchouc, blessant deux personnes dont le président de l’amicale française des anciens déportés de Mauthausen, à la tempe. Strache, le leader du FPÖ a déclaré qu’il ne s’agissait que d’une blague de jeunesse (‘Lausbubenstreich’)…
Avec Philippe Reltien, grand reporter à France-Inter, je suis allé sur place. Le reportage a été diffusé le 4 juin à 7h17 sur France-Inter (5′ en mp3).
Autriche, le champ de mines
D’une certaine façon, ce billet a un lien direct avec le précédent. Il a aussi à voir avec cet article publié ce matin dans Haaretz, « Austrian teens visit Auschwitz – then vote for Joerg Haider » (article qui mentionne d’ailleurs le projet Servitengasse 1938 auquel j’ai le plaisir de participer)…
Heureux à Vienne et sans voiture, nous sortons très rarement de la ville (il faut dire que Vienne c’est quatre fois Paris en surface, avec la moitié en « vert », grâce aux nombreuses forêts et aux 700 ha (!) de vignes). Nous étions invités le dimanche 5 octobre chez des amis à Hinterbrühl, en Basse-Autriche, à une poignée de kilomètres de Vienne. Là, au bord de la Johannesstrasse où ils habitent, à 100m de chez eux, j’ai vu une pancarte « KZ-Gedenkstätte » (lieu commémoratif d’un camp de concentration).
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