Des restaurants originaux à Vienne
Bien sûr, le touriste ne passant que quelques jours à Vienne sera sans doute avant tout à la recherche d’une bonne escalope viennoise (Wiener Schnitzel) ou d’un Tafelspitz bien servi (*). Dans le neuvième arrondissement où figurent parmi les attractions touristiques la Votivkirche, l’appartement de Freud (musée Freud) ou l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Spittelau construite par Friedrich Hundertwasser, on trouve au moins trois restaurants qui méritent les détour.
Honneur à l’ancienneté, il s’agit d’abord du Deewan, un restaurant pakistanais où on ne paye que ce qu’on veut, selon ses moyens. Les boissons sont à prix fixes pour éviter tout abus mais il y a un copieux buffet avec quatre plats (dont au moins deux végétariens), du riz et un bar de salades ainsi que un ou deux desserts. Le tout est proposé à volonté – selon la formule « eat as you can, pay as you wish » – avec une décoration très réussie. C’est un repère d’étudiants le midi, mais le soir le public est assez diversifié et cela reste une excellente adresse pour les familles car on n’attend pas : on se sert au buffet dès qu’on arrive et il y a toujours une carafe dl’eau sur les tables. Ce restaurant est tenu par un Pakistanais très sympa (Afzaal Deewan) et sa femme autrichienne, Natalie. En 2007, ce couple binational a été menacé, il risquait l’expulsion (cf. cet article) et la mobilisation fut efficace.
Restaurant exotique encore, le restaurant éthiopien de la Währinger Strasse, ouvert en 2011 à la place d’un ancien café viennois, le Monokel. Très authentique aux dires de celles et ceux qui ont vécu dans ce pays, on y mange surtout de grandes galettes de blé, délicatement amères, qu’on utilise pour se servir de plats en sauce (sauf demande express, on n’utilise pas de couverts). C’est bon marché et très sympa, bien situé, à deux pas de l’Institut français.
Enfin, tout nouveau, depuis l’été 2013, le local Mittendrin de l’association Vinzi Rast venant en aide aux SDF. Ce petite restaurant géré par des bénévoles, des sans-abris et des étudiants, relève d’un projet plus large car au-dessus ce sont des résidences hébergeant ensemble, par chambres de trois, étudiant-e-s et personnes en grande précarité, faisant suite à une idée qui a émergé en 2009 dans le cadre du mouvement de protestation estudiantin « Unibrennt ».
Sources et compléments
- E. Höllrigl, « Pay what you want: Preisgestaltung andersrum« , Der Standard, 17.2.2014
- M. Stemmer, « Vinzirast mittendrin »: Obdachlose in der Studenten-WG« , Der Standard, 20.5.2013
- J. Segal « Révolte à l’université« , L’Humanité, 6 novembre 2009
(*) Pour cela, voir par exemple Figlmüller dans le centre historique. Historiquement, la maison Plachutta était à la hauteur des exigences les plus grandes, mais depuis qu’ils ont licencié sur le champ un employé slovaque qui avait osé prendre dans les réserves du restaurant un peu de sucre en poudre pour les fraises qu’il s’était achetées et dégustait pendant sa pause (cf. cet article), un mouvement de boycott s’est développé.
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Ça donne faim !
Bise
Matou
Si ces galettes (injera) sont légèrement amères (aigrelettes ?) c’est peut-être parce que la faine employée est celle du tef et non du blé. On en trouve à Paris donc sans doute aussi à Vienne. On associe souvent à l’Éthiopie des images de famine (hélas), pourtant ces galettes, et ce que l’on mange avec, méritent d’être connues. Merci !