Le petit flambeau

L'Autriche vue par un universitaire français…

Une maison close s’ouvre sur la ville

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Vienne, 29 août 2014 (photo JS)

Rien ne va plus dans la très distinguée capitale autrichienne avec ce qu’on appelle ici les « Bordelle ». La prostitution est autorisée dans le pays mais les prostituées sont contraintes d’exercer dans des zones bien délimitées ou dans des maisons closes qui se contentent en général de publicité dans les journaux populaires comme la Kronen Zeitung ou les gratuits du métro (Heute, Österreich, cf. cet exemple). Or, depuis le début du mois d’août, cinq camionnettes immatriculées en Hongrie font de la publicité, sur les quatre côtés de leur carrosserie, pour un établissement « only for gentlemen » (cf. photo). Pour toucher le public cible idéal, ces petits camions sont situés devant des lieux très passagers, ici devant l’Albertina, un des principaux musées de peinture de la ville. A la mairie comme au niveau fédéral, les services sont pris au dépourvu et dans un premier temps, seules des contraventions de 48 euros pour stationnement illégal ont été déposées (car le stationnement est limité à deux heures dans le centre et ces véhicules y stationnent pendant des jours). Le propriétaire du bordel en question s’en amuse car la somme exigée dans le procès-verbal est dérisoire par rapport à la publicité rapportée, et ce même lorsque les véhicules sont enlevés par la fourrière.

Les habitants qui qualifient ces véhicules de « bus porno » (‘Pornobusse’) n’apprécient pas forcément et certains ont entrepris de taguer l’un des bus pendant la nuit. A Vienne comme dans d’autres villes du pays, certaines affiches dérangent. Au printemps, le courroux de quelques passants se portait contre des affiches du ‘Life Ball’, cette grande fête annuelle au cours de laquelle des VIP sont invités pour obtenir des dons pour la recherche contre le sida. L’affiche représentait un transsexuel célèbre, tantôt avec un sexe d’homme, tantôt avec un sexe de femme. Deux ans plus tôt, c’était l’affiche d’une exposition sur les ‘hommes nus’ au musée Leopold qui avait provoqué quelques émois (cf. billet sur ce blog). Avec les camionnettes publicitaires pour une maison close, la publicité envahit encore davantage l’espace public et le sexisme se révèle dans sa plus simple expression.

Sources et compléments

31 août 2014 - Posted by | Féminisme, Vienne | , ,

5 commentaires »

  1. Une raison de plus pour mettre le centre ville piéton !

    Commentaire par Anonyme | 31 août 2014 | Réponse

  2. Je ne comprends pas votre dernière phrase : « le sexisme se révèle dans sa plus simple expression ».
    En quoi des photos de filles dénudées pour vendre des prestations sexuelles est il du sexiste.

    Le sexisme c’est discriminer une personne en raison de son sexe.

    Commentaire par Olivier | 2 septembre 2014 | Réponse

  3. Etonnant !
    et quelle est ta position ?
    Bises
    Matou

    Commentaire par Falcou-Segal Mathilde | 3 septembre 2014 | Réponse


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