Au premier temps de la Valse Waldheim

Extrait du film
Dans son dernier film, Waldheims Walzer (La Valse de Waldheim), prix du meilleur documentaire au Festival de Berlin en février dernier, Ruth Beckermann s’intéresse à l’élection de Kurt Waldheim à la présidence de l’Autriche, en 1986. On pourrait penser qu’en 2007, à la mort de celui qui fut aussi secrétaire général de l’ONU (1972-1981), tout avait été dit, mais le choix artistique de la cinéaste autrichienne offre un nouvel éclairage puisqu’elle choisit de porter d’abord son attention sur le petit groupe de militants dont elle faisait partie, opposés à cette candidature. Avec quelques autres intellectuels, ils s’étaient donné pour objectif d’alerter leurs concitoyens sur les mensonges de Waldheim qui dans son autobiographie avait « oublié » d’évoquer ses années au service de la Wehrmacht, dans les Balkans de 1942 à 1945 (déjà lorsqu’il était en visite d’État en Yougoslavie, il avait affirmé venir dans ce pays pour la première fois). Il s’agissait aussi, plus largement, pour ces opposants à Waldheim, d’aborder enfin le passé nazi de l’Autriche, comme cela avait pu se faire, avec plus ou moins de bonheur, dans les deux Allemagnes. Lire la suite
Notre ville !
Il s’agit pour les deux concepteurs, Werner Hanak-Lettner et Danielle Spera (également directrice dudit musée), de s’interroger sur les rapports qu’entretiennent les Juifs avec leur ville, du Moyen Âge à nos jours, la césure étant très logiquement la Seconde Guerre mondiale qui sépare d’ailleurs la partie à l’étage de celle située au rez-de-chaussée. Placer la période contemporaine au début de l’exposition permet d’ailleurs d’ancrer celle-ci dans la cité, et ce d’autant plus facilement qu’on trouve dans la première salle des citations de nombreuses personnalités juives contemporaines très présentes dans la vie culturelle comme Oscar Bronner – fondateur en 1988 du quotidien autrichien de référence, Der Standard – qui écrit « la patrie [‘Heimat’ est intraduisible] est pour moi un concept chargé, pour moi la patrie c’est le monde mais c’est à Vienne que je me sens chez moi », Doron Rabinovici – historien, écrivain et essayiste israélien installé depuis 1964 à Vienne (*) ou encore Ruth Beckermann (réalisatrice à qui la cinémathèque du Centre Pompidou a consacré une rétrospective en 2002). Cependant, cette première salle saluant les intellectuels juifs est à l’image du pays, marquée par une relation dialectique de type amour/haine entre les Juifs et l’Autriche. Sur le mur opposé à ces citations, on retrouve des propos directement antisémites, tenus par les plus hauts dirigeants comme le chrétien-conservateur Leopold Kunschak, vice-maire de Vienne (1945-1946) et président du Parlement (1945-1953), qui déclarait le 14 septembre 1945 « J’ai toujours été un antisémite et je le suis encore aujourd’hui », ou Karl Renner (président social-démocrate du pays de 1945 à 1950) qui précisait de son côté, en 1946, « bien entendu nous n’accepterions pas qu’une nouvelle communauté juive issue de l’Europe de l’Est vienne ici et s’établisse, alors que nos propres gens ont besoin de travail ».
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