Boualem Sansal ou de la difficulté pour un écrivain de se muer en savant
A l’occasion de la publication en allemand de 2084 : la fin du monde, l’écrivain algérien Boualem Sansal était de nouveau invité à Vienne ce 14 novembre 2016 (il était là en 2011, j’en avais rendu compte dans ces colonnes). Après avoir lu l’avertissement de son livre (qui se rapproche en fait du célèbre « toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite »), deux personnes ont lu avec plus ou moins de bonheur des extraits en français (peu de bonheur) et en allemand. Après cela, l’auteur s’est livré à quelques digressions à partir des questions, pourtant clairement formulées, qui lui était posées.
Interrogé sur le lien entre religion et vérité, Boualem Sansal a expliqué que la genèse de toute civilisation reposait sur une vérité qui s’avère un mythe. Il a pris l’exemple de l’Algérie qui, dès son indépendance, s’est définie comme « Arabe, musulmane et socialiste ». Si aujourd’hui cette dernière qualité n’est plus tellement d’actualité, l’histoire officielle ignore selon lui le passé réel de cette terre et de ses habitants. Ceci est simplement faux car, s’il est vrai que les Berbères ont été opprimés et le sont encore dans certaines régions, la constitution fait bonne place dans son préambule au royaume numide (berbère) et même à « l’Amazighité » comme « composante fondamentale » de l’identité algérienne etc. Selon l’écrivain devenu historien des populations pendant dix minutes, les Berbères viendraient des îles Canaries ou descendraient des Celtes, hypothèses pour le moins farfelues. Lire la suite
Écrivains en liberté… à Vienne
Dans le cadre d’un colloque intitulé « Autonomie et engagement (d’) après Sartre et Adorno », organisé par la Sonntagsgesellschaft avec le soutien de l’Institut français de Vienne, trois figures majeures de la production littéraire ou philosophique en langue française étaient invitées : tout d’abord Chahdortt Djavann et Boualem Sansal , le 30 septembre au soir en ouverture du colloque, puis Robert Redeker, le dimanche 2 octobre, en clôture. Ces trois auteurs ont risqué leur vie (et la risquent encore) pour leurs idées, plus précisément pour leur combat contre l’intégrisme islamiste ou nationaliste. Chahdortt Djavann a quitté l’Iran au début des années 1990, dans ses pamphlets et entretiens, elle s’est clairement exprimée contre le port du voile pour les mineures. Boualem Sansal, de son côté, dénonce sans relâche les ravages du nationalisme en Algérie, ainsi que l’islamisation du pays. Robert Redeker, enfin, est un philosophe qui a osé critiquer l’islam dans une tribune parue en 2006. Une fatwa a été lancée contre lui, il vit encore aujourd’hui, en 2011, sous protection policière permanente.
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