Renforcement de la droite grâce aux Verts

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En France, Yannick Jadot lance une opération de séduction vers la frange nationaliste réactionnaire Macron-compatible, sur le mode « Oui oui, il faut de la 5G, mais européenne et pas chinoise » (Cf. « [J]e suis convaincu que même la 5G pourrait contribuer à la transition écologique (…) Moi je ne veux pas de Huawei en Europe ») ! Rien sur le coût écologique de la 5G, sur les déserts numériques délaissés au profit des gogos qui pourront ainsi voir leur porno en 4k sur leur smartphone, rien sur les millions de téléphones qui vont être jetés, les autres millions qui vont être construits pour être compatibles, aux milliers d’antennes qui vont être montées, avec des effets sanitaires encore mal connus…
Pour voir à quoi ressemblerait un accord de gouvernement entre la droite (menée par E. Macron depuis son élection) et les Verts, il suffit de regarder en Autriche où une telle alliance préside aux destinées du pays depuis le début de l’année 2020.
Ce lundi 14 septembre, une session extraordinaire avait lieu au Parlement. Le site kontrast.at propose un récapitulatif éclairant. De peur de faire vaciller la coalition, les Verts ont voté contre les huit mesures débattues :

• Augmentation du taux des allocations chômage à 70% de la dernière paye (actuellement c’est 55% !)
• Conditionnement des aides aux grands groupes au maintien de l’emploi
• Formation garantie pour les apprentis
• Semaine de quatre jours soutenue par l’État sur la base du volontariat
• Pas de bonus ni de versement de dividendes pour les entreprises recevant une aide de l’État
• Empêcher les abus des grands groupes liés au droit à la faillite
• Aides spécifiques pour les femmes sur le marché du travail
• Sauvetage d’enfant venant de Moria

C’est sur ce dernier point que les Verts perdent une grande partie de leur base. Après que le camp de demandeurs d’asile de Moria a brûlé, sur l’île de Lesbos, une dizaine de pays européens – dont l’Allemagne et la France – ont accepté de donner l’asile aux mineurs non accompagnés. L’Autriche s’est rangée du côté des pays hostiles à toute solution européenne (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie). L’Autriche continue de se rapprocher du groupe de Visegrad, tendance observée en septembre 2015 (lire « La semaine où l’Europe a cessé d’exister »)
Fièrement, les Verts ont annoncé avoir obtenu de leur partenaire de coalition une hausse de l’aide humanitaire. Le mot d’ordre est « aider sur place » et le gouvernement autrichien propose généreusement des couvertures et des tentes…

Si le mythe de Faust a donné de belles pages de littérature, le contrat passé par les Verts avec la droite ne rappelle que les pages les plus sombres de l’histoire autrichienne.

PS/ Le chancelier a tenté de se dédouaner de sa lâcheté en expliquant que le pays avait déjà accueilli 3700 enfants cette année, la télévision publique a dû rectifier, l’asile a été accordé en 2020 à 571 mineurs (cf. dans le Standard, « Faktencheck – Aufgenommene Flüchtlingskinder: Kritiker werfen Kurz Irreführung vor »).