Virage à droite… de l’extrême droite autrichienne

A l’extr. droite, M. Strache, à côté, M. Hofer
Le 9 novembre dernier, suite aux élections législatives du 15 octobre dernier (analysées dans ce billet), les députés ont siégé pour la première fois. Ce fut l’occasion pour le Centre de documentation sur la résistance autrichienne, également chargé de la veille sur l’extrême droite dans le pays, de publier quelques statistiques édifiantes. En comparant la composition du bloc parlementaire FPÖ (principal parti d’extrême droite) entre 1999 (lorsque Jörg Haider a négocié avec Wolfgang Schüssel la composition d’un gouvernement entre la droite et l’extrême droite) et 2017 (pendant les négociations actuelles pour une coalition de même nature), on note que la part des hommes reste très largement majoritaires (de 83 à 78%) et que la part des députés membres de corporations pangermanistes flirtant avec les néonazis et les négationnistes est passée de 6 à 31% ! En 1999, sur 52 députés du FPÖ (sur les 183 que comptent le Parlement), on comptait 3 « Burschenschafter » (membres de ces corporations), contre 16 aujourd’hui ! Dans la petite équipe en charge de la formation du nouveau gouvernement, il y a deux membres d’Olympia, l’une des corporations les plus proches des néonazis : dès 1889 ils ont exclu les Juifs, en 1933 ils ont adopté « le principe du Führer », de 1961 à 1970 la corporation était interdite pour cause de terrorisme suite aux « actions » menées pour le rattachement du Tyrol du sud à l’Autriche et en 2003 ils invitaient à l’une de leur soirée le très délicat chansonnier Michael Müller connu pour ce charmant refrain : « Avec six millions on commence seulement à s’amuser, jusqu’à six millions les fours restent allumés (…) on a assez de Zyklon B (…) avec six millions de Juifs c’est loin d’être fini » (cf. ce billet au sujet de ma déposition au Tribunal de grande instance de Paris, Cour d’appel, pôle 2, chambre 7, le 12.11.2015). Lire la suite
L’extrême droite politique en Autriche : les richesses insoupçonnées d’un biotope particulier
Par commodité, le Parti autrichien de la liberté, le FPÖ, est souvent présenté comme « ‘le’ parti d’extrême droite ». C’est historiquement le parti dont un certain Jörg Haider a pris le commandement en 1986 mais, en 2005, soucieux de se débarrasser des éléments qui flirtaient le plus ouvertement avec les néonazis et les négationnistes, M. Haider a créé un autre parti, le BZÖ (Alliance pour l’avenir de l’Autriche). Ce parti a périclité après la mort de son fondateur, en 2008, et il est aujourd’hui plus que moribond : après les 3,5% obtenus aux élections législatives de 2013 – alors que la barre est fixée à 4% pour entrer au Parlement – le parti ne s’est pas présenté aux dernières élections. De 2012 à l’été dernier, il y eut aussi la « Team Stronach », du nom du milliardaire austro-canadien Frank Stronach. Pour la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2016, le président du groupe parlementaire de ce parti, Robert Lugar, avait distribué à toutes les femmes présentes devant le Parlement des sprays d’autodéfense (bombes lacrymogènes) pour, selon lui, résister aux attaques des réfugiés (cf. ce billet). Lire la suite
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