Un passager de tramway nommé raciste

En octobre 2008, à Vienne, un conducteur de tram finissait son service sur une ligne dont le parcours allait être modifié par un tonitruant « Sieg Heil » qui ne peut prêter à l’équivoque (cf. ce billet). Sept ans plus tard, pas de grande réflexion, c’est cette fois-ci un passager qui insulte un Somalien en déversant un flot de paroles racistes presque ininterrompu. Non seulement le conducteur du tram n’a rien fait, les autres passagers non plus, mais encore un des passagers a renchéri dans le racisme ! Cette fois-ci quelqu’un (un homme venant du Moyen-Orient) était là pour filmer avant d’aller soutenir l’Africain… mais, comme dans les cas où des policiers assassinent ou tabassent des citoyens afro-américains désarmés, il faut penser à toutes les fois où ces scènes ne sont pas filmées.

Le choc des cultures – Immersion au sein de lycées autrichiens

En réaction au précédent billet sur la formation des enfants autrichiens, j’ai le plaisir d’accueillir dans ces colonnes le témoignage de Jennifer, une assistante de français en Autriche. 

Je suis depuis deux ans assistante de français en Autriche dans le Burgenland, généralement dans des lycées/collèges, même si j’ai pu faire l’expérience du lycée professionnel pendant quelques mois. J’accompagne les professeurs dans les cours : pour animer un cours sur la civilisation, faire parler les élèves ou jouer autour de la langue. Étant étudiante en sociologie, je me suis intéressée au système scolaire autrichien.

Tout d’abord, l’organisation est complètement différente. En Autriche, les collèges et les lycées sont un seul et même établissement, on distingue ‘Unterstufe’ pour le collège et ‘Oberstufe’ pour le lycée. Comme en France, il y a également des lycées professionnels et là c’est un gros point positif car ils ont beaucoup plus de succès. En Autriche, on part de la 1^ère à la 8^ème qui correspond donc au Matura (baccalauréat) qui est également très différent du baccalauréat français.

Quand le savoir laisse place au savoir-faire

A une époque où l’on parle à nouveau en France de réformes des programmes du collège, un regard sur un autre pays d’Europe peut s’avérer intéressant. En Autriche, les réformes passent sans grande contestation du corps enseignant, le mot ‘grève’ étant prononcé en tout dernier recours comme ultime menace (cf. ce billet sur la culture du conflit aux ‘Wiener Linien’, équivalent viennois de la RATP). Un de mes fils à Vienne suit le cours d’allemand comme les enfants autrichiens (programme officiel). Récemment, j’ai eu l’occasion de regarder le contenu de son livre et là, quelle surprise, le savoir a clairement laissé la place à l’apprentissage des savoir-faire.
Rien sur la littérature, même germanophone, on apprend aux élèves au mieux à se débrouiller dans la vie quotidienne, en tant que consommateur. Ainsi, c’est par souci de rendre le marché plus juste et pour que les offres présentées correspondent bien à la réalité qu’on enseigne aux petits enfants autrichiens l’art de la lettre de réclamation.

« L’Eldorado » de nouveau à Vienne

(Photo JS, juin 2014)

Non, ceci n’est pas un nouvel article pour annoncer que Vienne est encore classée la ville où la qualité de vie est la meilleure (comme c’est chaque année le cas depuis 2009, cf. ce billet). L’Eldorado c’est le titre d’une pièce écrite et mise en scène par Elise Hofner, une jeune auteure suisse, montée en 2014 et qui est présentée à nouveau cette année. Elise répond à nos questions en attendant de vous retrouver à Vienne le 16 avril et le 29 mai au Serenade Cabaret.

– Comment t’es venu l’idée de monter cette pièce ?

Tout à commencé en 2013 en développant le projet « Les Médusés du radeau » qui est une troupe de théâtre francophone à Vienne. Après quelques mois de travail sur des textes du répertoire, j’ai décidé de créer une pièce pour juin 2014.