« Arbeit macht frei », bah oui, quoi ?
Voici donc, ci-contre, la devanture d’une petite boutique d’une ville de Styrie, Deutschlandsberg. Il s’agit d’un magasin d’armes, fermé depuis longtemps, avec une enseigne en lettres gothiques. Rien d’exceptionnel ? Et bien cette enseigne reprend la célèbre devise inscrite par les nazis à l’entrée de quelques camps de concentration et d’extermination : « Arbeit macht frei » (en français « le travail rend libre », inscription présente à Auschwitz, Dachau, Gross-Rosen et Sachsenhausen). Son propriétaire est Sven Skjellet, un homme politique chrétien-conservateur (parti ÖVP) qui a hérité de la boutique de son père. Il explique que c’est pour se souvenir de son défunt père qu’il a gardé l’enseigne et le plus choquant c’est que, malgré les explications apportées par le journaliste de l’hebdomadaire, il ne voit aucun lien en rapport avec Auschwitz (« Kein Hintergedanke in Richtung Auschwitz ») ! Après le maire conservateur (du parti ÖVP) qui déclarait un mois plus tôt à propos de journalistes « Faudrait les pendre, ils sont comme les juifs » (cf. ce billet), voilà donc un autre représentant de ce parti qui aurait besoin de d’un livre d’histoire comme La Seconde Guerre mondiale pour les nuls…
PS/ L’histoire ne dit pas si des habitants avaient tenté de faire enlever cette enseigne, mais soit ils n’étaient pas dérangés – ce qui serait révélateur d’une mentalité partagée et serait donc très inquiétant, soit les autorités locales ou régionales auraient refusé d’intervenir, ce qui serait tout aussi révélateur et inquiétant !
Sources
- „Arbeit macht frei“-Schild sorgt für Aufregung, ORF, 22.1.2014
- „Arbeit macht frei“-Schild auf Haus von ÖVP-Politiker, news, 23.1.2014
- „Arbeit macht frei“ (Wikipedia)
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Permet moi d’ajouté a mon tout ce commentaire concernant le post scriptum: Ta réflexion oublie simplement que cette enseigne qui choque naturellement n’est en rien condamnable par la loi… si j’avais décidé d’appeler mon magasin: Travail, Famille, Patrie, en quoi serais-je répréhensible ? ce slogan qui ne peut être ambiguë, nous sommes bien d’accord, n’est comme le rappelait Nico dans son commentaire sur facebook en rien un symbole nazi (interdit en Autriche)
J’ajouterai également que dans la mentalité autrichienne on murmure, on s’indigne en privé, on dénonce entre soit mais on proteste rarement ouvertement…méfions nous de la formule « qui ne dit mot consent » qui est profondément fausse en Autriche !
Merci pour ce commentaire. En France, la pression populaire serait forte et un homme politique de l’UMP qui afficherait « Travail, Famille, Patrie » serait menacé d’exclusion du parti (même si l’enseigne est légale). Ici l’ÖVP a accepté.
D’où vient le slogan « Arbeit macht frei » ? Je suppose que ce ne sont pas les nationaux socialistes qui l’on trouvé tout seuls… Merci à l’avance.
Réponse dans l’article de Wikipedia indiqué en source 🙂
« L’expression « Arbeit macht frei » se retrouve dans les cercles de la droite nationaliste allemande »
Voir « Arbeit macht frei »: Herkunft und Hintergrund der KZ-Devise de Wolfgang Brückner (Leske + Budrich, 1998).
Mais la devise existait aussi à Paris, quoique dans un autre contexte :
« Er bildet eine gewaltige Skala, dieser Pariser Arbeiterstand: den nervus rerum der Revolutionen, das Fundament des gesellschaftlichen Wohlstandes, die Pflanzschule einer Unzahl industriös geschliffener Köpfe. In keiner andern Kaste herrscht mehr Sinn für Ungebundenheit und Unabhängigkeit. Nirgends besteht die letztere unter so scharf begrenzten Formen. Ja, sie erstreckt sich bis in die Intimität der Ehe, denn „Arbeit macht frei! » sagt der Mann.
Auch das Weib. In Paris wenigstens. Die Grisette sitzt vom Morgen bis zum Abend über der Arbeit. So unausgesetzt sie sich auch plackt und plagt, ob es ihr kaum gelingt, bei magerer Kost die Miete für ihr Dachstübchen zu erschwingen, die geringsten Geldopfer den Anforderungen der Toilette zu bringen, — sie ist aufgeräumt und heiter, lebenslustig und froh, denn — „Arbeit macht frei! » Und weil sie dieses weiß, und weil ihr Standesgenosse, der Arbeiter, dieses weiß, bildet das Band der Ehe für sie keine Schranke in dieser Beziehung; sie arbeitet nach wie vor, wenn’s sein muß, bis zum Verlöschen des Lichts. Ganz eigene eheliche Verhältnisse entstehen daraus, der Begriff „Häuslichkeit » existiert in den meisten Fällen für die Leute nicht — was tut’s! In Paris ist man es so gewohnt. Und wäre es anders, würde Paris wohl noch Paris sein? Nicht um Schätze entsagten ihrem unabhängigen Leben Mann und Frau. Ein Bild! » (Friedrich Carl Peterssen, Pariser Leben: Federzeichnungen und Plaudereien, Band 2, S. 23-24).