Pavillon autrichien à Auschwitz : enfin du nouveau !
Au musée d’Auschwitz, les victimes sont aussi honorées dans des pavillons nationaux. Il n’y a pas de pavillon allemand car l’Allemagne est le pays des bourreaux du lieu, mais jusqu’au 22 octobre dernier, il y en avait un pour l’Autriche. Depuis 1978, le pays s’y présentait, dès la première salle, comme la « première victime du national-socialisme ». Pas un mot sur les 700 000 Autrichiens qui étaient membres du NSDAP et rappelons, encore et toujours, qu’aujourd’hui encore beaucoup d’Autrichiens oublient facilement que c’est Hitler et non Beethoven qui était autrichien et que si l’Autriche représentait 8% de la population du Reich, les Autrichiens fournissaient 14% du personnel des SS, 40% du personnel des camps d’extermination… et 70% des services responsables de la logistique de la solution finale sous la direction d’Eichmann. (1)
Le Nationalfonds est chargé en Autriche de venir en aide aux victimes des persécutions, qu’ils ou elles soient Juifs, Roms, opposants politiques, déclarés comme asociaux ou malades mentaux. Depuis des années, la secrétaire générale de cet organiation, Hannah Lessing, tentait, avec un département du ministère de la culture et de l’éducation, de trouver les crédits nécessaires pour changer cette exposition qui escamote complètement la responsabilité des Autrichiens. C’est par exemple un ingénieur autrichien qui a conçu le crématorium d’Auschwitz. Les victimes juives n’étaient d’ailleurs par honorées comme il se doit : seule une vitrine contenant un livre de prière à demi calciné (en hébreu et en hongrois), devait rappeler au visiteur que 11 000 Juifs autrichiens ont été assassinés ici. Un appel d’offre international a été lancé sur le site du Nationalfonds, la nouvelle exposition devraient ouvrir en février 2015.
Espérons que les Autrichiens se sentent davantage attiré par le lieu. En tant que lieu de souvenir, les camps d’Auschwitz-Birkenau n’attirent pas les visiteurs de la République alpine. On y compte chaque année 1 500 000 visiteurs, dont un tiers de Polonais,, 150 000 Britanniques , 96 000 Étasuniens, 85 000 Italiens, 75 000 Allemands, 68 000 Italiens, 62 000 Français… et 3500 Autrichiens.
(1) David Art, The Politics of the Nazi Past in Germany and Austria, 2005, Cambridge University Press, p. 43.
Sources :
- Pflichterfüller, profil, 28. Oktober 2013, pp. 32-33
- „Österreich-Ausstellung in Auschwitz wird neu gestaltet“, Der Standard, 30. April 2013
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j’ai été très intéressé par votre article et aimerai le faire paraître dans le journal de mon Association.
Je suis Vice Président de l’Amicale d’Auschwitz Birkenau du département du Rhône.
merci de me donner votre accord