Et d’un ! 12 ans pour un directeur d’internat catholique accusé de pédophilie

Pour la première fois dans l’histoire de l’Autriche, un ecclésiastique est condamné pour pédophilie. Depuis 2010 le sujet est régulièrement abordé dans les médias (même si bien sûr avec le cardinal Gröer en 1995, il y a eu des précédents importants, cf. ce billet et ce tag)

Pendant 20 ans, de 1973 à 1993, le directeur de l’internat de Kremsmünster a violé, torturé et terrorisé des enfants et des jeunes. Dans trente-neuf cas le parquet a pu lancer une instruction et dans vingt-quatre cas, les preuves étaient suffisantes. Dans son verdict, le juge a signalé que dans un autre environnement, les crimes auraient été impensables ». L’abbaye de Kremsmünster – qui l’ a recruté en connaissance de ses penchants pédophiles – a déjà payé 70 000 euros aux victimes et le directeur d’internat a été limogé (lorsqu’il devenait clair qu’il n’avait plus aucune chance d’échapper à la justice).

L’homme a en outre été condamné pour détention illégale d’armes à feu. Parmi son arsenal, un fusil à pompe et une dague portant la devise SS « mon honneur se nomme fidélité » et un fusil à pompe. L’avocat général l’a accusé de colporter des idées nazies (NS-Wiederbetätigung) puisqu’il s’en prenait aux enfants en criant « J’prends mon fusil à pompe et j’te bute, sale youpin! » (« Ich hol’ die Pumpgun und erschieß dich, du Jud! »). Il organisait en outre des tortures se terminant par des parodies d’exécution avec une « GeStiPo » (Geheime Stiftspolizei, « police secrète de l’abbaye).

L’accusé ayant fait appel, le jugement n’est pas définitif.

Sources :

• K. Scheller, « Missbrauch: Zwölf Jahre Haft für Ex-Pater aus Stift Kremsmünster« , Der Standard, 4. Juli 2013, S. 10.
• « Zwölf Jahre Haft für ehemaligen Kremsmünster-Pater« , Die Presse, 4. Juli 2013
• « Stift Kremsmünster: NS-Kult, « GeStiPo », Scheinexekutionen« , Krone.at, 7.5.2013